- Expérimentation animale : la nécessité d'une stratégie
Un rapport de la Commission européenne de 2023 classe la Belgique au 5e rang des pays de l'UE où le nombre d'expériences douloureuses est le plus élevé. En 2021, 148.438 animaux ont été utilisés dans les laboratoires wallons, souvent dans des conditions de stress et de souffrance intenses. Pour réduire ce nombre d’animaux mis à mort et réduire ces statistiques graduellement d’année en année, une politique réellement ambitieuse est indispensable. Pour ce faire, GAIA demande à la Wallonie une stratégie claire.
GAIA demande également l'interdiction des expériences sur les chiens et les chats en raison de la place qu'ils prennent dans la société et dans les foyers, ainsi que sur les primates en raison du consensus scientifique sur leurs facultés de sensibilité et de conscience complexe.
- Pour l'interdiction du gavage pour la production de foie gras
Le gavage pour la fabrication de foie gras est une pratique d'une cruauté sans nom. Elle est d'ailleurs interdite dans la majorité des pays de l'UE, de manière implicite ou explicite. Seuls quatre pays ainsi que la Région wallonne continuent de l'autoriser. Pour quelques producteurs encore en activité, la Wallonie continue pourtant d'autoriser cette pratique d'élevage qui provoque une souffrance animale scientifiquement avérée, dont les citoyens réclament majoritairement l'interdiction, qui nuit à son image sur le plan international, et pour laquelle il existe des alternatives (foie fin sans gavage).
GAIA demande l'interdiction du gavage en Wallonie, en suivant l'exemple donné par la Région bruxelloise en 2017 et la Flandre en 2019, ainsi qu’une interdiction de la vente de ce produit issu d’une méthode de production cruelle.
- Pour l'interdiction du gazage des poussins
Dans le secteur de l'élevage de poules pondeuses, les poussins mâles sont tués à la naissance, car ils ne pondent pas et ne sont pas jugés économiquement utiles. L’« élimination » a lieu par gazage ou broyage. Cette pratique fondamentalement cruelle, dont les motifs sont purement économiques, constitue un des exemples les plus terribles de la logique inhumaine de l'élevage intensif.
GAIA demande qu’en Wallonie, le gazage des poussins d’un jour soit également interdit, tout comme le fut le broyage en 2021. Bien qu'aucun poussin d'un jour ne soit actuellement gazé en Wallonie, il est tout à fait possible qu'à l’avenir un couvoir s’installe sur le territoire wallon et décide d'y gazer des poussins mâles. Il faut éviter que ce scénario se produise, et ce d’autant plus que les alternatives existent, comme les méthodes de détermination prénatale du sexe des poussins dans l'oeuf, qui sont déjà d’application dans plusieurs pays européens.
- Stop à la souffrance industrielle des poulets « de chair » en Wallonie
Plus de 90 % des poulets élevés en Belgique sont détenus dans des élevages de ce type. Devant le nombre d'animaux concernés (300 millions chaque année en Belgique, dont près de 48 millions en Wallonie) et l'étendue de leur souffrance, il est indispensable que la Wallonie applique des normes plus sévères pour l'élevage de poulets. Ces normes pourraient s'appliquer sans trop de difficultés, dans la mesure où l'élevage de poulets est sensiblement moins intensif au sud qu'au nord du pays.
Concrètement, les principaux problèmes de bien-être animal sont provoqués par la souche de poulets utilisée, qui a été développée génétiquement pour que les oiseaux grossissent le plus vite possible, et les conditions d'élevage. Une première étape consiste donc à imposer l'utilisation d'autres souches de poulets (à croissance plus lente) et à rendre les conditions d'élevage beaucoup moins intensives, avec une réduction de la densité de population et l'utilisation d'un revêtement de sol plus absorbant.
- Pour la fin de l'élevage en cage en Wallonie
Symboles de l'élevage intensif dans ce qu'il a de plus cruel, les cages doivent, à terme, disparaître. L’opposition des citoyens est grande contre l’élevage en batterie, qui prive les animaux de tous leurs besoins comportementaux élémentaires.
GAIA réclame l'interdiction des cages et des enclos individuels dans les secteurs où ces installations existent encore, sans attendre une hypothétique initiative de l’UE : canards, oies, cailles, truies et veaux. En remplacement, des enclos plus grands et collectifs permettront aux animaux de mieux et davantage exprimer leur comportement naturel.
- Stop à la castration des porcelets
Chaque année, 4,2 millions de porcelets mâles sont castrés en Belgique pour prévenir le risque d'apparition de l’odeur de verrat – une odeur désagréable lors de la cuisson de la viande de porc non castré – qui n'apparaît que dans une minorité des cas, et à laquelle seule une fraction des consommateurs est sensible. Ainsi, pour parer à ce risque réduit de désagrément, une majorité des porcelets mâles subissent une ablation des testicules quelques jours après leur naissance.
Cette pratique, très douloureuse et traumatisante pour ces tout jeunes animaux, est d'autant plus condamnable que des alternatives existent et sont déjà utilisées. GAIA demande donc une interdiction de la castration des porcelets afin de mettre fin aux souffrances graves et inacceptables subies par les porcelets pendant et après la castration.
- Stop à la vente de produits issus de la souffrance animale en Wallonie
En 2014, la Wallonie interdisait l'élevage d'animaux à fourrure sur son territoire, jugeant que cette production était à l'origine d'une grande cruauté. Une campagne de sensibilisation avait alors été lancée auprès des citoyens, en appelant à ne pas acheter de fourrure. Par cohérence, la Wallonie doit désormais aller plus loin et interdire la commercialisation de la fourrure mais aussi d’autres produits issus de la souffrance animale tels que la viande de kangourou et le foie gras.
- Préparons l’avenir : oui à la viande cultivée en Wallonie
Ce n'est plus un secret, la production de viande à l'échelle mondiale, en plus de faire souffrir et de mettre à mort des milliards d'animaux, contribue au changement climatique, génère de la pollution et accapare de manière excessive des ressources telles que l'eau.
Au regard de cet impact néfaste de la viande « traditionnelle », le développement technologique de la viande « cultivée » (culture de cellules) représente une avancée dont le potentiel est énorme. La Wallonie aurait énormément à gagner en rejoignant les bassins d'innovation travaillant sur le développement et la production de la viande cultivée, qui est promise à un avenir fructueux. Stimuler cette recherche et le développement de cette technologie innovante placerait notre région à la pointe du progrès dans ce domaine. GAIA demande à la Wallonie d’investir et de soutenir financièrement le développement technologique de la viande « cultivée ».
- Pour le respect des équidés et de leurs conditions de vie
Le bien-être et la santé des chevaux et autres équidés dépendent directement de leur environnement et de la manière dont ils sont détenus et traités. Cependant, il n’existe actuellement en Wallonie aucune norme spécifique concernant leur détention par des particuliers et professionnels. En 2021, le Conseil wallon du bienêtre animal a rendu un avis détaillé et issu d’un consensus avec tous les acteurs concernant les conditions de détention spécifiques aux équidés. Celui-ci reprend de nombreuses recommandations et normes concrètes pouvant être appliquées en Wallonie.
GAIA demande de suivre les recommandations des experts et de légiférer rapidement afin que les équidés détenus en Wallonie bénéficient d’une meilleure protection et d’un meilleur bien-être.
- Pour l'interdiction de l'abattage à domicile
Les particuliers ne disposent pas des compétences requises pour pratiquer l'abattage en conformité avec la législation, et il n’existe pas suffisamment de personnel compétent et de sacrificateurs pour réaliser l'abattage au sein des domiciles privés. Il convient également de souligner le caractère totalement incontrôlable de l’obligation d’étourdissement, ainsi que d’autres paramètres essentiels en matière de bien-être animal comme le transport des animaux concernés ou les conditions de détention ante mortem.
En outre, il existe également le risque légitime de développement d’un circuit illégal et parallèle aux abattoirs agréés qui sont, eux, contrôlables. Enfin, au-delà de la question du bien-être animal, l'abattage à domicile représente un risque sanitaire réel. Pour toutes ces raisons, GAIA demande l’interdiction de l’abattage à domicile.
- Pour la fin de la vente d’animaux sur les marchés
Depuis 1995, la vente de chiens et de chats est interdite sur les marchés. Les poules, lapins, chèvres naines, cochons d’indes, … sont, quant à eux, toujours exhibés et vendus sur les marchés. Ils sont donc exposés au transport, à des conditions météorologiques souvent défavorables, à l’agitation, à l’enfermement dans des cages, etc. Tous ces facteurs sont source de stress pour les animaux. Le regroupement d’animaux sur des marchés représente également un risque de propagation de maladies animales infectieuses.
Cette pratique génère en outre des achats impulsifs qui portent souvent préjudice au bien-être des animaux. Ceux-ci peuvent se retrouver chez des propriétaires ne connaissant pas suffisamment leurs besoins ou n’ayant pas les moyens financiers nécessaires pour s’en occuper correctement.
Pour ces raisons, GAIA demande une interdiction de la vente et de l’exploitation de tous animaux vivants sur les marchés.
- Pour une liste positive par espèce en Wallonie
Accueillir un animal constitue une grande responsabilité. Certains animaux ont des besoins très spécifiques ou présentent une dangerosité telle qu’ils ne peuvent être détenus comme animaux de compagnie. C’est la raison pour laquelle la Wallonie a d’ores et déjà adopté deux listes positives qui recensent les espèces animales pouvant être détenues par un particulier. La première liste concerne les mammifères (2018) et la deuxième, les reptiles (2020).
Une liste positive est la seule façon d’endiguer le trafic des animaux de compagnie non domestiques qui pose des problèmes graves pour la conservation des espèces, tue de trop nombreux animaux chaque année et qui a également des conséquences sur la sécurité sanitaire. Elles permettent également de s’assurer que les détenteurs disposent de toutes les connaissances requises pour répondre aux besoin éthologiques et physiologiques de ces animaux. GAIA demande donc l’établissement de deux nouvelles listes positives : pour les oiseaux et les poissons.
GAIA demande également qu’une base juridique explicite soit intégrée dans la législation qui exige que le devoir de diligence soit précisé pour les chiens, les chats, les chevaux et les lapins. Le Gouvernement wallon devrait donc se baser sur les dernières connaissances scientifiques, pour fixer des normes de bien-être animal spécifiques pour la détention de ces animaux.
- Homards : amélioration des conditions de transport et mise à mort avec étourdissement
Chaque année, la Belgique importe en moyenne 3,8 millions de homards vivants, principalement du Canada. Les homards sont transportés verticalement dans des boîtes en mousse de polystyrène avec des packs de gel, leurs pinces maintenues vers le haut. À leur arrivée, ils subissent une lente agonie, entassé dans des réservoirs d'eau avec leurs pinces attachées ou simplement posés vivants sur de la glace. Ils sont ensuite cuits sans être étourdis ou coupés en deux vivants.
Pour mettre fin à ces souffrances évitables et avérées scientifiquement et considérant que des méthodes alternatives efficaces existent, GAIA demande l’interdiction de la mise à mort sans étourdissement des homards ainsi que l’interdiction de la vente aux particuliers et l’exposition de homards vivants par les supermarchés, poissonneries et le secteur de l’Horeca.
MéMORANDUM 2024
Élections régionales, fédérales et européennes
Dans notre mémorandum pour les élections de 2024, vous trouverez toutes nos priorités au niveau politique régional, national et européen. Nous élaborons nos différentes demandes pour une amélioration globale du bien-être animal en Belgique et en Europe.